Course au large en solitaire : « La Fabrique à rêve »

Alan Roura La Fabrique

[ALAN ROURA]

Le 12/10/2016

Cette fois ça y est, les 29 skippers inscrits et qualifiés au Vendée Globe sont bel et bien dans la dernière ligne droite les menant jusqu’aux pontons des Sables d’Olonne. Mais avant de franchir la ligne de départ le 6 novembre prochain, il reste encore à faire pour Alan Roura, à désormais 52 jours du coup de canon.

Le bateau remis à l’eau depuis quinze jours et le mât orné de son nouveau gréement, ne reste au jeune Suisse qu’à procéder à la remise en place de l’espar de son IMOCA La Fabrique avant de pouvoir retourner naviguer. Au programme, tests des diverses modifications effectuées pendant le chantier d’été, réflexion autour de l’aménagement intérieur, tests des nouvelles voiles (actuellement en production) et réalisation des différentes banques images photos et vidéos requises par l’organisation du Vendée Globe. Planning chargé donc, à un mois de l’ouverture du Village aux Sables d’Olonne, à une cinquantaine de jours du grand départ. « On pourrait dire qu’on est un peu à la bourre, il y a encore pas mal de choses à faire sur le bateau, mais je pense que comme un peu tout le monde, on n’est jamais vraiment à 100% prêt ! » a relativisé le benjamin de cette huitième édition de la course autour du monde, des étoiles plein les yeux, le sourire jusqu’aux oreilles. Car la conférence de presse officielle du Vendée Globe, mercredi, a également permis à Alan Roura de prendre réellement conscience de ce qu’il est sur le point d’accomplir, lui qui a passé les derniers mois la tête dans le bateau, les ficelles, la fibre et la peinture : « On est une toute petite équipe, je travaille énormément sur le bateau, mais je pense qu’on peut être fier tant on lui a donné une seconde jeunesse. C’est un rêve qui se réalise pour moi de me retrouver ici, c’est incroyable… »

Alan Roura

Une aventure en solo, un rêve à plusieurs

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Une petite équipe qui se démène sans relâche depuis près de 10 mois, que le jeune Suisse a tenu à remercier, ceux avec qui il « trouve beau de partager ces derniers 52 jours, eux qui se sont battus pour que le bateau prenne le départ et que (je) ne remercierai jamais assez, sans qui (je) ne suis rien ». Un soutien sans faille, cher au « p’tit Suisse », tout comme celui de ses sponsors, fidèles pour certains depuis plusieurs années, auquel s’est récemment ajouté celui de La Fabrique, partenaire principal du projet. Et puis viennent aussi les soutiens techniques, à l’image d’Armoribreizh, fournisseur exclusif d’Alan Roura en pare-battages, sacs à drisses et étuis en tous genre. Et d’Ino-Rope, start-up bretonne « Born in Mini » des plus innovantes en matière de solutions textiles, présente des bateaux de course aux applications robotiques, en passant par le treuillage de véhicules civils et militaires et par la connectique offshore. Avec déjà plusieurs ambassadeurs prestigieux dans le milieu de la course au large, Ino-Rope a choisi Alan pour tester certains de ses prototypes tout en équipant La Fabrique en poulies textiles, dans le but d’éprouver son matériel dans les conditions les plus extrêmes et de continuer de déployer ses solutions dans d’autres secteurs ainsi qu’à l’international. La première entreprise française du collectif Un Vendée pour la Suisse, immédiatement rejointe par Europ Sails,voilerie suisse récemment installée à Lorient, qui équipera l’IMOCA rouge et blanc en collaboration avec le fabriquant de tissus Dimension Polyant.

Alan parrain de Marins sans Frontières

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De multiples soutiens qu’Alan a souhaité retransmettre à sa manière, en soutenant Marins sans Frontières, association de solidarité internationale fondée en 1984, ayant pour vocation la logistique maritime et fluviale dans les pays du tiers monde. Conscient et sensible aux dangers rencontrés par certaines civilisations en bord de mer ou de fleuve après ses onze années de voyage autour du monde,le Genevois a en effet décidé de faire partager son exposition à une bonne cause, qui lui tient particulièrement à coeur : « J’ai vu en Amérique du Sud ou en Polynésie les risques que prenaient certains enfants pour aller à l’école, en s’entassant dans des pirogues ou en tentant de monter à bord d’une navette en déplacement, le danger que bravaient constamment les gens pour se déplacer sans avoir les équipements de sécurité ou les formations de secours nécessaires. Le projet de Marins sans Frontières m’a touché car ils luttent contre quelque chose de réel, proposent de vraies solutions et ont déjà beaucoup de résultats ». Marins sans Frontières assure aujourd’hui ses missions à Madagascar,au Sénégal et au Cambodge, en couvrant trois domaines d’actions différents : la santé, le sauvetage en mer et la logistique maritime et fluviale. Un projet et une aventure plus collectifs que jamais pour permettre à Alan de toucher son rêve du doigt et de le partager avec le plus grand nombre !