À Trébeurden, des mouillages plus respectueux des fonds marins

[LE TELEGRAMME]

le 18/09/2020

Des mouillages innovants plus respectueux des fonds marins sont testés à Trébeurden, depuis août dernier. Constitués de cordage et d’élastique à la place des chaînes, ils devraient permettre la restauration des herbiers de zostères, une plante à fleurs.

Les chaînes de ces mouillages détruisent inévitablement les herbiers de zostères voisines. Ces véritables prairies sous-marines ne résistent pas au frottement de la chaîne, au gré des marées. « Ce sont des réservoirs importants en biodiversité », souligne Maïwen Le Borgne, en charge des thématiques marines à Lannion-Trégor communauté.La zostère marine peut être confondue de loin avec des algues vertes. Ce n’est pas du tout le cas. Ce sont des plantes à fleurs. Elles servent de nourriture pour les oies bernaches. Les seiches y pondent aussi leurs œufs.

« Ces herbiers sont rares et menacés à l’échelle européenne ». Comment éviter les dégâts provoqués par le ragage des chaînes ? Une expérimentation est en cours dans le port communal de Trébeurden. « C’est une action de restauration inscrite dans le document d’objectifs Natura 2 000 ». Lannion Trégor communauté est opérateur pour le site Natura 2 000 Côte de Granit Rose- Sept îles.

 

 

Cordage et élastique

Les mouillages ont subi une modification de taille pour mieux respecter les herbiers de zostères. La société Ino-Rope de Concarneau a imaginé un dispositif innovant pour remplacer la chaîne. « Le dispositif retenu, déjà testé sur d’autres sites Natura 2 000 dans le Finistère, est constitué de lignes de mouillages privilégiant le textile par rapport à la chaîne ». Un assemblage de cordage et d’élastique se trouve dans une gaine de protection, qui relie le bateau à la chaîne mère. Au repos, l’ensemble fait 6 m. Quand la mer monte, il peut s’étirer jusqu’à 12 m.

Des clichés pris du ciel

La commune de Trébeurden a été intéressée pour tester ce dispositif. Cinq mouillages innovants ont été installés en août. Cinq autres suivront cet hiver. Lannion-Trégor communauté l’accompagne pour ce projet dans le cadre d’un contrat Natura 2 000 sur une durée de quatre ans. Le coût de cette action est de 18 600 € avec une subvention de 20 % de l’État. Trébeurden finance le reste.

Cette commune a déjà engagé des actions pour limiter l’impact des mouillages. Le service portuaire communal a réussi à déséquiper certains mouillages implantés sur les herbiers. Ce dispositif de mouillage moins impactant est une autre piste pour préserver les fonds marins.

Cette expérimentation va durer deux ans. Des photos aériennes ont été réalisées sur site. « Les clichés pris avant les travaux et en fin de projet permettront d’évaluer la recolonisation par l’herbier de zostères autour des mouillages ». Si le test se révélait concluant, il pourrait intéresser des ports voisins confrontés au même problème.